top of page
Une formidable aventure collective !

L'élection, 

une formidable aventure collective

L’élection, c’est d’abord la recherche de la confiance du peuple souverain, source de tout pouvoir.

Le peuple souverain des électeurs confie à ceux qui seront élus, pour quelques années, la responsabilité de décider légitimement en leur nom, sur des questions d’intérêt général susceptibles de les toucher. L’élection est par nature l’acte constitutif de la démocratie représentative. L’ acte initial qui donne leur légitimité aux décisions prises par les élus.

Un bulletin de vote glissé dans l'urne
Libertés et débat

L’élection, c’est un moment "sacré" pour nos libertés fondamentales.

Libertés de pensée, d’expression, de réunion, de choix de nos représentants ... Des libertés qui peuvent nous paraître comme "naturelles". Nous ne mesurons pas assez la chance que nous avons sur la planète politique.

Nous oublions qu’un simulacre de démocratie représentative existe dans trop de pays étouffés par les dictatures ou les régimes autoritaires. C’est un simulacre de démocratie trop répandu que d’élire, sans vraie possibilité de débat et de choix, des représentants qui, en plus, pourront décider sans avoir à respecter les droits fondamentaux de la personne humaine.

L’élection, c’est toujours le moment privilégié du débat républicain.

La campagne est d’abord le rendez-vous immanquable des élus avec les électeurs, pour leur rendre compte du bon usage de leur confiance antérieure.

La campagne est ensuite le moment où se débattent toutes les idées sur ce que nous voulons faire ensemble. L’occasion privilégiée de verser les idées dans l'arène du débat public où elles s'affrontent sous le regard exigeant et de plus en plus informé des citoyens. Un moment d’intelligence collective pour la création d’avenir. Dans la concurrence et le choc polisseur des idées. Voire dans une légère ébriété de l’opinion publique ! Un moment où l’imagination voudrait bien "être au pouvoir". Mais doit convaincre ou patienter.

Notre République est un "pacte de société" qui a besoin d’être ajusté et re-validé par le débat et le vote de chaque élection.Mais pas seulement !

Heureusement, ce débat "électif" est aujourd’hui de plus en plus complété par un débat permanent entre les élections.

Les nouvelles technologies et l’accès de tous à l’information, l’importance des décisions publiques dans notre vie quotidienne, l’exigence de rendre des comptes, l’élévation du niveau d’études, l’allongement du temps personnel disponible, et ... l’insatisfaction de l’opinion publique envers les politiques, conduisent à instaurer un débat qui ne se limite plus aux périodes électorales mais devient permanent.

C’est pourquoi je suis convaincu de la nécessité d’instaurer par exemple une concertation en ligne, ouverte à tous, avant le vote de tout texte de loi. J’ai défendu ma proposition de loi en ce sens à l’Assemblée nationale. Je continue de travailler à convaincre les responsables en place de ce que l’avenir de la démocratie représentative passe par un croisement avec la démocratie participative. Il faut être patient quand on a raison un peu trop tôt !

Fraternité et décision

L’élection, c’est aussi un grand moment de fraternité.

La campagne d’un candidat est une occasion rare de rassembler et de mêler des personnes que tout sépare en temps normal. Les militants et les sympathisants viennent souvent de tous les horizons, pour partager ensemble et faire partager leur conviction, leur enthousiasme et leur dévouement. Le choix du destin collectif et de son maître d’œuvre pousse à un dépassement des enclos personnels. Les barrières sautent et permettent aux diversités de se conjuguer. D’autant plus qu'il faut faire bonne figure à l’extérieur et rester solidaires face aux "attaques".

La campagne est un moment de grande intensité des sentiments. On y passe facilement et souvent de l’inquiétude à l’espoir ... et retour, de l’enthousiasme à l’interrogation, de la fébrilité à l’attente, de la joie de découvrir d’autres personnes partageant nos idées à l’envie de ne pas être envahis, du désir de se battre, à la fatigue, physique au moins ...

Cette variation des sentiments est d’autant plus intense qu’elle déferle par vague sur toute l’équipe de campagne. C’est d’ailleurs à ce moment que l’on apprécie les personnalités solides qui évitent les emballements moutonniers.
La chaleur humaine communicative des campagnes est une expérience que je souhaite à tout le monde de vivre.

Une campagne est une aventure collective comme il en existe peu en ces temps d’individualisme connecté.

L’élection, c’est, enfin, le jour de la décision du peuple, qui fait les vainqueurs et les vaincus.

Le dimanche d’élection est déjà fertile en "observations", tout au long de la journée de vote, sur le taux de participation, sur l’importance des procurations, sur les caractéristiques supposées ou connues des votants et les conséquences à en tirer sur le résultat final, sur les petits incidents de bureau de vote, sur la présence de représentants d’autres candidats, sur l’organisation du dépouillement ...

Un peu avant 18h, les derniers votants se hâtent et les électeurs les plus motivés reviennent pour participer ou assister au dépouillement des votes. Suit un scénario qui peut être l’apparition rapide d’une tendance exprimée dès la première centaine de bulletins de vote ; ou un scénario d’incertitude jusqu’à la fin ... Avec les candidats et leurs représentants qui suivent les opérations avec la plus grande attention, tout en essayant de maîtriser leurs sentiments visibles ... Les feuilles de résultats sont réunies et "totalisées" pour permettre l’annonce publique des résultats et leur transmission à la préfecture.

Que le résultat soit favorable ou non, définitif ou de 1er tour, au niveau espéré ou non, explicable ou "incompréhensible", les visages et les cœurs vivent en quelques minutes la sanction de plusieurs années ou mois d’engagement et découvrent dans quel contexte politique ils vont vivre les prochaines années. Ces instants sont parmi les plus intenses de la vie d’élu et plus largement de la vie citoyenne !

Le candidat et son équipe sont encore mobilisés pour répondre aux questions de la presse et aux appels des proches et des amis, et pour l’organisation de la suite s’il y a un second tour ... Le dimanche se termine par un moment de chaleureuse convivialité, un verre à la main, avec les militants et les sympathisants, autour de leurs candidats.

Convivialité consolatrice ou convivialité conquérante, selon ce que les électeurs ont librement - et impitoyablement ! - décidé ...

Un échange convivial pendant la campagne des élections législatives de 1993
Fin de réunion publique pour les législatives 2007 à la Pyramide de Romorantin-Lanthenay
Gagner ou apprendre

L'élection est aussi
une bataille individuelle :
la panoplie du candidat


Au-delà de l’éventuelle investiture par un parti politique et de l’utilisation des thèmes et des moyens de campagne liés à cette investiture, chaque élection est d’abord une bataille individuelle nécessitant une lourde préparation !

Un projet de territoire ... pour ses habitants !

Préparer une élection, c’est d’abord élaborer un projet de territoire pour la circonscription visée (commune, canton, circonscription législative, département ou région ...) et pour ses habitants.

Mettre en œuvre un projet de territoire, c’est la raison principale pour laquelle les électeurs choisissent un maire, un conseiller général ou régional ... Certes, un parlementaire sera choisi par les électeurs en fonction principalement de son engagement politique et ce projet politique national n’est pas élaboré par tel ou tel parlementaire individuellement.

Mais chaque parlementaire mettra en avant dans le projet national les points qui sont les plus importants pour ses électeurs. Il traduira le projet national par des actions locales. Il reste libre dans les engagements qu’il prend d’ajouter ou de moduler des points qui sont demandés par les habitants de son territoire.

Même un parlementaire doit donc avoir un projet de territoire qui s’articule avec le projet national. Et s’il l’oublie, les électeurs le lui rappelleront rapidement en lui demandant ce qu’il compte faire pour résoudre tel ou tel problème local.

Curieusement, les électeurs n’ont, paraît-il, pas confiance dans leurs élus ... mais ils considèrent qu’ils sont capables d’agir dans tous les domaines, y compris ceux étrangers aux compétences que leur donnent nos institutions !

Il est vrai, aussi, que les parlementaires qui n’auraient pas une connaissance et une compréhension de leur territoire seraient dangereusement dépourvus de repères concrets pour leur travail législatif et de contrôle.


Le produit d’une subtile alchimie

L’élaboration du projet de territoire passe obligatoirement par plusieurs étapes, avec de nombreux allers et retours :

  • une analyse de la circonscription (situation économique, sociale, environnementale et politique),

  • une analyse des problèmes à résoudre (ou mal résolus par les élus en place ...) et donc des attentes prioritaires des électeurs,

  • une définition des solutions possibles et du rapport coûts / avantages de chacune, afin de justifier le choix des solutions proposées aux électeurs dans le programme,

  • la mise en forme du projet, projet qui ne peut être une simple juxtaposition de mesures sectorielles clientélistes, mais doit assurer, au moins, la compatibilité des mesures entre elles, et, si possible, la synergie de ces mesures pour créer une dynamique d’ensemble. Cette dynamique est un gage d’efficacité et d’économie dans l’utilisation de moyens disponibles sur le territoire.

  • et, lorsque le projet de territoire est rendu public, il faut veiller à la correction et à l’enrichissement de ce projet par les idées nées des débats de la campagne : les critiques sur ce projet ou les propositions originales des concurrents, ou des organismes qui interpellent systématiquement les candidats au cours de la campagne ; la valorisation des "ressentis" de la campagne : mieux exprimer certaines propositions mal comprises ; ou donner plus d’importance à des propositions restées en arrière-plan ...


Une stratégie de campagne cohérente

Préparer une élection, c’est aussi élaborer une stratégie de campagne pour faire partager, le plus largement possible, par les électeurs le choix de ce projet ... et de ce porteur de projet !

La stratégie doit définir, en cohérence avec les objectifs retenus, les messages, les supports, le calendrier de campagne, tout en respectant scrupuleusement le budget autorisé par la loi et mobilisable par le candidat.

Me croirez-vous ? Les campagnes électorales ne sont pas toutes à l’abri d’une légère sur-évaluation de soi et de son projet par le candidat (et son équipe !) ; et, pour bien creuser l’écart, d’une légère (?) sous-évaluation des autres candidats !

Et il y a un certain nombre de candidats qui pensent que cela aidera les électeurs confrontés au vaste choix des candidats et des projets !

La stratégie comportera donc immanquablement une part de critique de ce qu’ont fait - ou promettent de faire - les autres candidats. Sans oublier qu’en cas de second tour, il vaut cependant mieux ne pas avoir transformé en ennemi irréductible un concurrent dont le soutien pourra être décisif ...


Confiance v/s démagogie

Quitte à paraître un peu naïf, je crois que nos électeurs nous jugent aussi sur le sérieux, sur la crédibilité, de nos critiques. Pour convaincre ceux qui pensent différemment de nous, la première étape est souvent de leur permettre de partager des critiques "objectives" qui crédibilisent ensuite les propositions. Et puis, comment fonder des propositions adaptées à la situation, si on n’en fait pas une critique "honnête" ?

Dans son volet "conquête de la confiance", la stratégie de campagne doit notamment fixer les "populations-cibles" (électeurs favorables à conforter et mobiliser ; électeurs à faire basculer en notre faveur ...), compte-tenu des attentes de la population que le candidat doit s’attacher à satisfaire ... dans le respect de ses engagements publics.

Je suis convaincu que la démagogie et la mauvaise foi sont des dopages de court terme. Même si la tromperie de ce dopage est évidemment moins visible chez les candidats qui n’accèdent pas aux responsabilités, et dont les propositions ne se frottent donc pas à la dure réalité ...


Premier de corvée ?

Certains voient l’élaboration du projet territorial et de la stratégie de campagne comme des obligations qui gâcheraient le grand plaisir de la bataille électorale ! Je les ai toujours vécus comme des exercices de création très passionnants sur le plan intellectuel et humain.

Ils donnent lieu à une profonde confrontation permanente, entre les idées du candidat, la réalité du terrain, l’opinion des électeurs - à commencer par l’opinion de l’équipe de campagne et des sympathisants -, le regard des médias et naturellement la saine contradiction des opposants et concurrents !

L’essence de ce que sera la vie d’élu ...


Faire bonne impression

Dans "l’ancien monde", avant la généralisation de l’internet et du téléphone mobile, une campagne passe toujours principalement par l’imprimeur.

Bien évidemment, l’internet et le « terminal-inséparable-ami-de-l’électeur » révolutionnent tous les échanges, y compris ceux du débat citoyen.

Avec l’internet, chacun peut être émetteur et récepteur de toute l’information qu’il veut, quand il veut, et sous la forme qu’il veut (écrit, son, image ...). L’interactivité, les réseaux, le collaboratif, court-circuitent toute prétention pyramidale. Le dicton "Qui détient l’information, détient le pouvoir" montre assez le bouleversement politique né de l’internet qui redistribue totalement les leviers de pouvoir et la possibilité d’en suivre et d’en dénoncer l’usage !

... Mais, même dans le monde numérique, - et à plus forte raison dans "l’ancien monde"-, l’imprimé tient une place irremplaçable dans la campagne électorale. C’est par les affiches que les électeurs se familiarisent avec l’éventail des candidats à la même élection. C’est par la profession de foi que tout électeur reçoit, à son domicile et dans un courrier officiel, au moins un document de chaque candidat. C’est par le bulletin de vote, que l’électeur glisse dans une enveloppe, que sera choisi l’heureux élu.

Les tracts, les journaux électoraux, les cartons annonçant les visites ou les réunions résistent à la numérisation croissante des échanges.

Dans une campagne électorale, le travail avec l’imprimeur a toujours été déterminant. Il rend "visible" ce que veut exprimer le candidat.


L’imprimeur qui rend « visible »

A l’occasion de ma première élection au conseil général, j’entame une excellente coopération de 33 ans avec l’imprimerie lamottoise "Sologne Graphic", dirigée alors par Claude Autrive et son épouse.

Plus d’1 million de bulletins de vote, plus d’1 million de professions de foi ; plus de 20 000 affiches ; et plus de 400 000 journaux de campagne et quelques dizaines d’autres milliers de tracts ou cartons d’invitation pour les réunions ou de cartes de passage en porte-à-porte ! Sans un incident ...

Pourtant, le rôle de l’imprimeur est difficile ! L’imprimeur se doit d’être neutre par rapport à l’ensemble des candidats et de respecter un certain secret professionnel. Mais, au-delà de cela, il peut et doit souvent conseiller sur le plan technique et esthétique les candidats. Au moins ceux qui ne croient pas tout savoir, ou qui ne viennent pas avec un document standard envoyé par le parti, avec la place prévue pour glisser la photo du candidat ... Ce qu’on appelle sans rire "personnaliser" !

L’imprimeur peut se trouver "entre le marteau et l’enclume" ! Par exemple, lorsqu’il doit livrer à la préfecture les bulletins de vote et les professions de foi avant 12h le jour impérativement fixé par arrêté préfectoral et qu’il doit en même temps tirer des documents irréprochables avec les textes et les photos remis, tant bien que mal et au dernier moment, par le candidat ! L’imprimeur peut devenir, malgré lui, la variable d’ajustement des urgences qui submergent toute campagne, même les mieux organisées.

Et, en même temps, pour le candidat, la sortie du document de campagne est un moment très important. Ce tirage va permettre au projet et au porteur de projet d’exister concrètement chez chacun des électeurs à convaincre.

Etre présent partout : les tournées dans les communes
Ancre 1
Citation de Nelson Mandela

"Soit je gagne,

soit j'apprends !"

La démocratie repose sur le choix par les citoyens des responsables de la collectivité.

Par définition, ce choix suppose un pluralisme de candidatures et se termine donc obligatoirement par des échecs de candidatures. La démocratie se nourrit aussi des échecs électoraux.

Ces échecs sont toujours un moment difficile, mais - au-delà de la petite leçon de modestie aux effets trop souvent provisoires ... - ces échecs peuvent aussi être une belle occasion de réfléchir, de se remettre en cause et d’enrichir notre apport à la démocratie.

Comme l’écrit Nelson Mandela, qui a su formidablement transformer les échecs de son pays en une démocratie "arc-en-ciel" : "Soit je gagne, soit j’apprends".

J’ai aussi beaucoup "appris" au long de ma vie publique ....

Cantonales 1979

Cantonales

18-25 mars 1979

Il y a un début

à tout ...

Le canton de Lamotte est longtemps représenté par un conseiller général qui n’est pas maire de Lamotte : successivement les blésois Paul Garnier (1928-1940 ; puis 1945-1962), puis son épouse Marthe Garnier (1962-1970 ; première femme élue au Conseil général de Loir-et-Cher) ; puis mon ami Étienne Schricke, conseiller général pendant 9 ans, de 1970 à 1979, et maire-adjoint de Lamotte. 

Etienne Schricke est candidat aux élections sénatoriales de 1974, mais n’est pas élu malgré l’estime générale dont il bénéficie. Quittant le département pour une nouvelle activité vétérinaire à Vannes, il démissionne de son second mandat à mi-parcours pour permettre de faire coïncider l’élection partielle qui s’en suit avec l’élection dans la moitié des cantons prévue pour mars 1979. Très logiquement, il organise sa succession avec l’équipe municipale de Lamotte dont il est membre. Cette municipalité va soutenir la candidature de Jacques Bourdin, maire-adjoint et ancien principal du collège qui a vu passer tous les collégiens du canton, y compris l’élève moyen que j’étais ... Le maire, Philippe Mounier, jeune avocat installé à Paris, n’est pas candidat. Le pilotage de la municipalité pose d’ailleurs des problèmes qui aboutiront à sa démission de maire en juillet 1982.

Je rencontre très souvent notre député Roger Corrèze, à l’Assemblée nationale, dans mes fonctions de conseiller technique chargé des relations avec le Parlement, au cabinet de plusieurs ministres ; dont celui de la Culture et de la Communication, Jean-Philippe Lecat, de 1978 à 1981. Roger Corrèze me conseille d’être candidat dans la canton de Lamotte où j’ai vécu l’essentiel de ma vie et où mon père, médecin-directeur du sanatorium des Pins à Lamotte, a soigné de nombreuses personnes ...

Le défi est rude

J’accepte cette proposition au cours de l’été 1978 et je me mets en campagne sans attendre, car le défi est rude. 

 

Enfant du pays, je suis en effet parti, comme tous les jeunes, étudier ailleurs après le collège : à Orléans pour le lycée et la fac de droit ; à Paris pour la fin de la fac de droit et pour Sciences Po. Depuis, je travaille à Paris dans des cabinets ministériels. Mes parents n’habitent plus Lamotte, puisque mon père a ouvert son cabinet médical à Olivet.

Mais c’est dans ce canton que je suis chez moi, depuis mes premiers souvenirs d’enfance. Les camaraderies et les amitiés nouées autrefois ont résisté à l’éloignement. Je ressens, comme Roger Corrèze, une envie de relève de génération et le besoin de donner un nouveau souffle à un canton qui ne manque pas d’atouts. 

Je dois aussi rassurer sur le fait de confier un mandat de "notable" à un jeune qui aura 31 ans. Les responsabilités que j’assume auprès d’un ministre, le soutien de Roger Corrèze et de plusieurs maires et conseillers municipaux confortent ce que mes conversations et mes écrits peuvent montrer de ma maturité ! Je me souviens des échanges avec des maires comme celui de Nouan-le-Fuzelier, Hilaire de Laage, de Chaon, Roger Rousselet, ou de Souvigny-en-Sologne, Claude Lefebure. 

On le sait rarement, mais l’élection de conseiller général est une des plus difficiles. D’abord parce que le candidat est seul : pas de suppléant (jusqu’en 2008) ni de "binôme" (jusqu’en 2014), pas d’équipe comme aux élections municipales ou régionales. Seul aussi, parce que les "cantonales" ne sont pas des élections "politiques" - surtout dans la ruralité, contrairement aux législatives ou aux régionales : l’investiture d’un parti est très secondaire par rapport à la personnalité du candidat et à sa notoriété locale. Une élection de "notable". Et même s’il y a soutien d’un parti, cela ne donne pratiquement aucun contenu pour le projet qui ne peut être que local, et aucun moyen matériel de campagne. Bref, une élection qui se fait quasi-exclusivement sur la personne, sans le filet de l’étiquette politique ou de la candidature de liste !  

En campagne

Je fais donc dés l’automne une campagne de terrain, avec beaucoup de "porte-à-porte" et de participation aux fêtes et manifestations publiques. Je commence par écouter, revivre les moments "anciens" partagés avec mes interlocuteurs, expliquer ce que m’ont appris mes responsabilités, essayer de bien comprendre ce que me disent de leurs difficultés et de leurs espoirs tous ceux que je rencontre.

Je complète ma campagne au premier trimestre 1979 par des réunions, autour d’un verre ou d’un café, chez des amis et connaissances. J’élabore un petit document de présentation de ma candidature, mes affiches et ma profession de foi en prenant en compte les conseils amicaux de Georges Rousselet. Georges sera un de mes soutiens les plus précieux par son expérience et sa réflexion d’ouvrier de la "Porcelaine de Sologne" (l’autre gros employeur de Lamotte, avec Lita-Eclairage), de conseiller municipal, de pilier de la paroisse et de toutes les formations successives du gaullisme ! Un ami qui compte dans ma vie politique. Il m’apporte l’expérience de la vie et une réflexion que je ne peux trouver ni dans ma famille ni dans mes études. Je peux passer chez lui à tout moment - accueilli très gentiment dans la cuisine-séjour par son épouse, assistante maternelle, pour partager avec Georges une information, trouver ou tester une idée, imaginer ou évaluer ma campagne. "A tout moment" est inexact : Georges fait souvent son travail de nuit, au four de la Porcelaine, et doit dormir à certains moments de la journée. Mais je crois que les longues et dures nuits, seul pour gérer la cuisson des fournées de porcelaines, lui ont donné un solide goût pour la réflexion. 

On est pas toujours d’accord sur tout, mais quand on a discuté ensemble d’une question, j’y vois toujours plus clair, sur le fond comme sur la forme de ce que je peux proposer à mes concitoyens.

Ma campagne me rapproche aussi de nombreuses "connaissances" : copains d’école comme Luc Minière à Nouan ou Hubert Lemaire, élus municipaux comme Etienne Adrien, Roger Golot, Louis Chesneau, Philippe Berteault, Bernard Piecoup, militants gaullistes, amis de ma famille, professionnels ayant travaillé avec mes parents ... Les campagnes électorales sont bien évidemment des moments de confrontations et de divisions ... jusque dans les familles ; mais les campagnes sont tout autant de grands accélérateurs de brassage et de rassemblement des citoyennetés.

Fin de campagne

Dans toute campagne il y a des moments qui restent fortement gravés dans la mémoire du candidat ! Pour ces premières cantonales, je n’oublierai pas ma forte émotion le soir du 1er tour en me rendant au dépouillement du scrutin à la mairie d’Yvoy-le-Marron pour commencer ma tournée des communes. 

Je m’approche de la porte d’entrée de la salle du conseil municipal. Normalement, à chaque table de dépouillement, il y a une personne qui ouvre les enveloppes, une qui lit à haute voix le nom du bulletin et le repose en tas, et 2 autres personnes qui tiennent les listes comptabilisant les votes recensés. J’entends égrainer par le maire, Guy de Bodman, et ses assesseurs, le nom de mon adversaire principal, "Bourdin", cinq, dix, vingt, trente fois de suite ! Un raz de marée. J’ai un moment d’interrogation pour vérifier que je suis bien réveillé et sorti du cauchemar ; et pour trouver ce qui "cloche" ! La litanie repart en sens contraire : des "Martin-Lalande" non-stop et à profusion, jusqu’à très largement dépasser le score de Jacques Bourdin. Le maire et plusieurs amis viennent me féliciter de mon score et m’expliquer pourquoi ils ont très involontairement joué avec mes nerfs ! A Yvoy, on procède  autrement : on sort les bulletins des enveloppes et on les met en tas par candidat sans annoncer ; puis on prend chaque tas, et on lit à haute voix le nom de chaque bulletin pour noter leur nombre. 

 

La fin de ma tournée ne m’apportera que des bonnes surprises, puisque je termine le 1er tour nettement en tête, avec 42% des suffrages, et le double de ceux de mon principal concurrent. Nous nous retrouvons pour arroser ce résultat avec Roger et Madeleine Corrèze et un petit groupe d’amis dans la petite maison que je loue rue du Baron-Blanquet. Une ambiance joyeuse et grave : nous avons, certes, une bonne longueur d’avance, mais rien n’est définitivement joué avant le dimanche suivant 18h. Nous pourrons toutefois mener pour le second tour une campagne sereine et toute entière constructive : un registre que j’affectionne ! 

L’autre souvenir marquant de ces cantonales est le voyage avec Roger Corrèze le lundi à la préfecture puis au conseil général. Roger tient à me conduire personnellement pour m’inscrire au second tour. Après la préfecture, nous passons saluer le président du Conseil général, Kléber Loustau. À l’aller comme au retour, Roger et moi parlons tout le long de cette très belle route en forêts et villages de Sologne. Roger me dit que les 42% et l’avance sur les autres candidats constituent le meilleur résultat possible pour une première élection. Nous faisons l’inventaire de ce qui doit être fait pour gagner au second tour. Je sens chez lui une affectueuse fierté "paternelle" : il a souhaité que je sois candidat, il m’a apporté son plein soutien, et mon score marque la forte confiance des électeurs envers lui comme envers moi ...

Au second tour, je suis élu conseiller général par 63 % des voix. J’entame 36 ans de fréquentation des instances départementales : la moitié de ma vie, pour la durée qu’elle a  en cette année 2020 ...

Cantonales 1979 : autant ne pas passer inaperçu sur les panneaux d'affichage !
Cantonales 1982
Cantonales 1982 : ma première campagne de "sortant" !
19820201_le_courrier_de_sologne_page_01.
Tract des élections cantonales "Trois ans de travail pour votre commune"
Bulletin de vote de Patrice Martin-Lalande aux élections cantonales de mars 1982

Les cantonales

des 14-21 mars 

1982

Municipales partielles 1982

Les municipales

partielles

de septembre 1982

L'élection partielle de 1982 pour compléter le conseil et élire le maire
Municipales 1983

Les municipales

des 6-13 mars 1983

Régionales 1986

Les régionales

du 16 mars 1986

L’affiche personnelle de PML pour la campagne régionale de 1992
La campagne de la première élection régionale au suffrage universel direct. Avec deux candidat(e)s en chemise !
Législatives 1988
Législatives 1988 : « pour continuer » le travail de Roger Corrèze , le député sortant, avec son soutien et celui du président du Conseil général et ancien député socialiste de la circonscription, Kléber Loustau
Les 2 présidents du comité de soutien : Roger Corrèze et Kléber Loustau
Journal  électoral d’avant le 1er tour des législatives 1988

Mon premier échec électoral

m’est ... "offert"
par les législatives de 1988


En 1988, mon ami, et père en politique, Roger Corrèze, décide de ne pas se représenter après 5 législatures sur 20 ans, au titre de la représentation de la 2e circonscription de Loir-et-Cher, celle de Romorantin.

L'exemple de Roger Corrèze

Roger Corrèze a été élu en 1968 avec la "Chambre bleu horizon" que les Français ont donnée au général de Gaulle (et à Georges Pompidou ...). Pendant une durée record de 13 ans, il sera un des trois "questeurs" de l’Assemblée nationale, équipe chargée de gérer le personnel, l’immobilier et les moyens de fonctionnement. Il participe à ce titre aux réunions du Bureau de l’Assemblée qui, chaque semaine, organise le travail et le fonctionnement de cet ensemble au cœur de notre démocratie.

Roger Corrèze laissera, à l’Assemblée nationale, le souvenir d’un questeur très aimé de ses collègues, comme de l’ensemble du personnel (dont il est un des "patrons"). Son épouse, Madeleine, joue un rôle important et apprécié de "maîtresse de maison" auprès de lui.

Il est un des questeurs les plus "bâtisseurs" en ayant réalisé la construction de l’annexe de l’Assemblée, au 101 rue de l’Université, permettant, à partir de 1972, aux députés de disposer enfin chacun d’un bureau (9 m2 ...) ainsi que leurs collaborateurs. Les travaux, réalisés sous la responsabilité de Roger Corrèze avec le trio des questeurs, permettront aussi de doter l’Assemblée des salles de commissions, et des parkings en sous-sol qui transforment les conditions de travail des députés et du personnel.

Le nom de Roger Corrèze a été donné à un des salons de l’appartement de réception d’un des questeurs (ces appartements sont des lieux de réception partagés avec l’ensemble des députés). Roger Corrèze laissera aussi un héritage humain que j’ai été heureux de trouver : une légère sur-représentation des Loir-et-Chériens dans le personnel de l’Assemblée, car le concours n’était pas encore devenu la règle de recrutement !

Le travail de Roger en Loir-et-Cher ne peut pas être résumé ici. Mais, personne n’oubliera qu’il incarnait formidablement "le député de terrain", avec son esprit d’entreprise, son sens inné du contact et son attachement à son territoire, salués par tous.

En 1986, Roger Corrèze gagne sa dernière élection législative en beauté puisqu’il bat Jack Lang dans le scrutin législatif fugacement à la proportionnelle. Les trois députés élus en Loir-et-Cher sont : Roger Corrèze et Jean Desanlis, sur la liste RPR-UDF, et Jack Lang, sur la liste PS. Mon futur adversaire de 1988, Jeanny Lorgeoux, qui est deuxième de la liste PS, n’a pas été élu.

 

Candidat à la succession

Roger Corrèze n’a pas à exercer une trop lourde pression sur moi pour que je sois candidat à sa succession ! Nous nous posons tous les deux la question de savoir ce qui est le plus efficace électoralement : faut-il que Roger soit mon suppléant ou non ? D’un côté, il est clair que Roger jouit d’une forte sympathie et d’une confiance personnelles dépassant très largement notre famille politique. Partir en tandem manifesterait aux yeux de tous ma filiation, et renforcerait l’idée d’une pleine succession politique et humaine.
D’un autre côté, Roger pense que sa suppléance peut être interprétée contre moi, comme un manque d’autonomie ou de crédibilité. Même si ces déficits peuvent difficilement m’être reprochés puisque, aux yeux des électeurs, j’existe "indépendamment", et j’ai déjà des "états de service" comme élu du territoire, conseiller général depuis 9 ans, maire depuis 6 ans, conseiller régional et président du syndicat de la Sologne depuis 3 ans. L’idée de la relève de génération serait moins affirmée si le lien avec mon aîné est maintenu par cette suppléance. Au bout de nos réflexions, nous décidons, en plein accord tous les deux, que Roger ne sera pas suppléant et que je prendrai un suppléant dans l’autre partie de la circonscription, dans la vallée du Cher, en la personne de Michel Girard, maire de Châtillon-sur-Cher et longtemps suppléant de Roger Corrèze.

Mon adversaire principal et moi, nous nous connaissons bien. Jeanny Lorgeoux a déjà une solide expérience des élections législatives puisqu’il a été candidat (malheureux) contre Roger Corrèze en 1978, 1981 et 1986. Nous avons eu des parcours en partie parallèle. Il est secrétaire départemental du PS quand je milite comme responsable à l’UJP départementale (Union des Jeunes pour le Progrès, l’organisation des jeunes gaullistes). Il passe par ScPo comme j’y suis passé. Mais avec plus de succès que moi, puisque j’obtiens le diplôme "sous réserve de l’épreuve de langue" et que je n’ai pas encore réussi cette épreuve au moment où vous lisez ces lignes ... Nous faisons ensemble nos classes, pour le service national, à la Base aérienne du Bourget. Chez les "gonfleurs d’hélices" comme me le disait mon père, médecin-colonel de réserve ... dans l’armée de l’air.

Les législatives de 1988 ont lieu dans la foulée de la réélection de François Mitterrand à la présidence de la République. Réélection qui appelle, en bonne logique politique, une majorité socialiste à l’Assemblée nationale, pour donner au Président les moyens de mettre en œuvre le programme pour lequel il a été élu. L’affiche de Jeanny Lorgeoux ne se trompe pas message : "L’ami du Président" barre une photo avec le Président lors de sa visite à Romorantin !

Avec le soutien de Roger Corrèze, de Roger Goemaere (ancien député ; vice-président du Conseil général et du Conseil régional) et de nombreux élus et militants, nous faisons une campagne de terrain très active.

 

Un premier rendez-vous

manqué

Je suis battu par % contre % des suffrages, soit une différence de 750 voix. Un basculement de 400 voix sur XXX aurait inversé le résultat comme me le soulignent les consolateurs munis d’une calculette.

On cherche toujours à comprendre pourquoi les électeurs se sont arrêtés en bon chemin ...

Le fort courant national en faveur du PS s’exprime d’autant mieux en Loir-et-Cher que Jeanny incarne, lui aussi, la relève de générations.

Les 3 campagnes précédentes faites par mon adversaire lui ont certainement donné une facilité pour mener celle qui sera victorieuse. Sa dernière campagne date de moins de 18 mois : les pinceaux d’affichage sont à peine secs et prêts à repartir avec les pots dans les coffres de voitures ! Son réseau de campagne est totalement re-mobilisable.

Mon action pour réussir le projet d’implantation du village de Center Parcs à Chaumont-sur-Tharonne me valait en Sologne des critiques de propriétaires et d’écologistes habiles à se faire entendre. Dans la circonscription, des électeurs peuvent aussi être sensibles à l’équilibre géographique : le Solognot Roger Corrèze a représenté pendant 20 ans la circonscription. Vue depuis la vallée du Cher ou la vallée de la Loire, ma candidature est géographiquement celle d’un Solognot, même si mon adversaire est 100% Solognot ; mais il est le nouveau maire du chef-lieu d’arrondissement, Romorantin ....
Et je ne voudrais pas oublier un facteur de victoire important : les électeurs estiment que Jeanny est le meilleur ! Cette fois-ci.

Mais les électeurs jugeront en sens inverse les 4 fois suivantes, aux élections législatives de 1993, 1997, 2002 et 2007. Notre match s’est donc soldé sur le score de 4 à 1. En Jeanny pourra postuler au titre bien mérité de marathonien de la politique, avec ses records difficilement dépassables : il aura été 8 fois candidat à la mairie de Romorantin, avec 7 succès, et 8 fois candidat à l’Assemblée nationale, avec 1 succès.

Cantonales 1988

Les cantonales

des 25 septembre

et 2 octobre 

1988

Municipales 1989
Recto d'un tract avec notamment les colistiers
Recto d'un tract avec notamment les propositions

Les municipales

des 12-19 mars 1989

Régionales 1992

Les régionales

du 22 mars 1992

La liste sur laquelle figure Patrice Martin-Lalande pour les élections régionales du 22 mars 1992
Régionales 1992 : où il apparait que les lois sur la parité méritaient d’être votées !
L’invitation à la réunion publique des élections régionales de 1992
1992, début du second mandat de conseiller régional
Législatives 1993

Les législatives

des 21-28 mars 

1993

Mon discours lors de la réunion publique de soutien de Jacques Chirac.

Visuel de la campagne des élections législatives 1993
Patrice Martin-Lalande et son suppléant Olivier Bouton pendant la campagne des législatives de 1993
Profession de foi du 1er tour des législatives 1993
Le dépliant de campagne des législatives 1993
Le dépliant de campagne des législatives 1993
Patrice Martin-Lalande reçoit le soutien de Jacques Chirac pendant la campagne des législatives de 1993
Patrice Martin-Lalande reçoit le soutien de Jacques Chirac pendant la campagne des législatives de 1993
Patrice Martin-Lalande reçoit le soutien de Jacques Chirac pendant la campagne des législatives de 1993
Patrice Martin-Lalande reçoit le soutien de Jacques Chirac pendant la campagne des législatives de 1993
Patrice Martin-Lalande reçoit le soutien de Philippe Séguin pour les législatives 1993
Philippe Séguin vient soutenir à St-Aignan Patrice Martin-Lalande candidat aux législatives de 1993
Les deux candidats aux élections législatives, Patrice Martin-Lalande et Jeanny Lorgeoux
L'équipe de campagne avec Olivier Bouton, Roger Laurent et Jean-Jacques Bozec
Cantonales 1994

Les cantonales

des 20-27

mars 1994

Municipales 1995

Les municipales

des 11-18 juin 1995

Tract pour les municipales recto
Tract pour les municipales verso
Législatives 1997
La lettre de votre député automne 1997
La campagne très politisée  et le scrutin très tendu pour les législatives de  1997

Les législatives

des 25 mai

et 1er juin 1997

La dissolution

manquée


J’apprends à l’étranger la dissolution de l’Assemblée nationale en avril 1997 : à l’ambassade de France à Phnom-Penh, capitale du Cambodge. Avec ma collègue Nicole Catala, députée de Paris et ancienne Secrétaire d’Etat, nous y accompagnons la Secrétaire d’Etat à la Francophonie, Margie Sudre, pour la tournée de préparation du Sommet de la Francophonie qui doit avoir lieu au Vietnam voisin à l‘automne.

 

Se séparer

pour mieux se retrouver

La dissolution est décidée par le président de la République, Jacques Chirac, sur proposition du Premier ministre, Alain Juppé, et sur l’insistante pression du Secrétaire général de l’Elysée, Dominique de Villepin.

 

Pourquoi cette dissolution d’une Assemblée où l’exécutif a le soutien d’une très large majorité de députés depuis le raz-de-marée RPR de 1993 (472 sièges sur 577 !) ? Cette dissolution a pour objectif de redonner à la France une majorité parlementaire solide un an plus tôt que prévu. Pour se placer en position de force au plan européen au moment où des négociations ardues doivent rapidement s’engager (création et mise en place de l’euro ; règles de limitations du déficit budgétaire dans une conjoncture économique maussade ...). Et l’anticipation permettra d’engager immédiatement des réformes urgentes, sans la contrainte des législatives prévues normalement pour juin 1998.

Bref, une dissolution pour assurer un an plus tôt à la France l’avantage, au plan international et au plan intérieur, d’un bloc exécutif et législatif en fonction pour 5 ans. Une bonne stratégie ... surtout si on gagne !

Nous rentrons donc d’Asie sans attendre. Nous nous mettons en campagne pour expliquer pourquoi c’est l’intérêt de la France que le calendrier électoral ne soit pas respecté ... Et pour expliquer pourquoi il faut voter pour garder 5 ans de plus une majorité ... qui met volontairement fin à ses jours 1 an avant l’achèvement de la législature ! Une argumentation qui a un petit coté "shaddockien", du style : "Plus je pédale moins fort, moins j’avance plus vite" ! Le tout après les grandes grèves de 1996 et avec une économie en berne. Mais, comme on ne peut que partager l’idée de renforcer la France, et que les grands chefs "ont tout bien réfléchi", on fonce ...
La campagne est donc aussi brève qu’intense, en Loir-et-Cher comme dans les 574 autres circonscriptions.

Où "battre la campagne"

devient "la campagne pour

ne pas se faire battre"


Je change de suppléant pour contribuer, à notre petit niveau, à faire progresser la parité en politique : Sylvaine Laurent remplace Olivier Bouton. Sylvaine est, elle aussi, solidement enracinée à Romorantin. Avant de devenir en 1993 mon assistante parlementaire, elle tenait avec son mari Roger Laurent un important commerce. Elle est aussi diplômée de l’Ecole française des attachés de presse (EFAP). Le suppléant n’a pas de rôle à jouer tant que le titulaire n’en profite pas pour entrer au gouvernement ou pour s’éclipser définitivement ! Mais dans mon cas particulier qui exclut ces deux hypothèses, il y a une bonne complémentarité entre le rôle d’assistante parlementaire et celui de suppléante. Quand le député n’est pas disponible, ce sera apprécié d’être reçu par la suppléante qui suivra d’encore plus près le dossier !
Depuis 1993, nous travaillons en bonne équipe avec Sylvaine, Patricia Boillet et Sabine Roger à mon cabinet, installé place du général de Gaulle à Romorantin. A Paris, mon assistante parlementaire est Annabelle Jaeger qui a succédé à Lucile Hardion.

La campagne nationale tourne très logiquement autour du bilan des gouvernements Balladur et Juppé, comparé au bilan des deux septennats de François Mitterrand et des 10 ans de gouvernements socialistes.
Un débat RPR / PS que nous incarnons assez facilement, mon adversaire socialiste, Jeanny Lorgeoux, et moi.

Mais, je sens aussi que le sol électoral se dérobe sous nos pieds de majorité sortante, dans la campagne nationale. Comme si, à chaque élection, le niveau d’insatisfaction conduisait les Français à choisir systématiquement d’essayer autre chose, grâce à l’alternance politique.

Heureusement pour moi, mon tempérament perfectionniste m’a conditionné pour suivre, dès le départ, le conseil insistant de Roger Corrèze qui me disait "il faut labourer en permanence ta circonscription !". Je peux objectivement présenter un bilan "globalement très positif" de mon travail parlementaire de 4 ans ! A quoi s’ajoute le bilan de mon travail d’élu de terrain, comme maire, vice-président du Conseil général et président du Syndicat de la Sologne. Je sens dans cette campagne de terrain que ce double travail, de parlementaire et d'élu local, me vaut un jugement positif et une confiance qui dépassent les rangs des électeurs de droite et du centre. On me crédite très largement, dans l’opinion publique de la circonscription, non pas d’avoir atteint tous les objectifs souhaitables (qui peut y prétendre ?), mais d’avoir mobilisé tous les moyens possibles pour faire face aux problèmes individuels et collectifs qui me sont soumis. J’axe donc plus fortement ma campagne sur mon bilan et sur ce que je veux poursuivre pour faire face aux défis qui s’annoncent (armement, Matra-Auto ...).

Nous sentons bien que l’élection sera "serrée". Avec Roger Laurent et les plus de 400 militants inscrits au RPR dans la circonscription, avec mon réseau amical d’élus, avec mon comité de soutien, nous mobilisons au maximum notre électorat et tous ceux qui se sont adressés à moi depuis 4 ans.

Avec mes amis Maurice Leroy et Jacqueline Gourault, candidats de la droite et du centre dans les circonscriptions de Vendôme et de Blois, nous menons quelques opérations en commun. Notamment, une grande réunion électorale à Blois avec François Bayrou, ministre de l’Education depuis 1993. Et une visite de mon proche ami Michel Barnier, ministre aux Affaires européennes, dans ma circonscription puis à Blois.

 

Deux petits tours

et la majorité s'en va !

Dès le premier tour, il est clair que les Français choisissent, pour la cinquième fois de suite, l’alternance et donc une nouvelle cohabitation : entre un président, Jacques Chirac, et une majorité et un gouvernement socialistes conduit par Lionel Jospin. Je suis placé en tête des XXX candidats, avec XX% des voix, devant Jeanny Lorgeoux, avec XX% des voix. La semaine préparant le second tour est sous tension maximale ! Le résultat final se jouera à quelques voix près dans chaque commune. Roger Laurent a l’idée de préparer en ce sens une liste des bureaux de vote pour définir une fourchette dans laquelle doit se placer mon score du second tour pour pouvoir gagner. Cette liste nous permettra le soir du second tour de suivre, bureau de vote par bureau de vote, l’engrangement progressif des voix conduisant à une victoire par XXX [150?] voix d’avance !

Dans le désastre électoral subi par la majorité sortante, cette victoire "à l’arrachée" est déjà un grand bonheur pour toute l’équipe et tous nos soutiens.

Je reçois des appels téléphoniques de responsables nationaux qui font le compte - assez rapide ... - des rescapés et qui me félicitent avec une sincérité renforcée ! Michel Barnier, qui m’a apporté son soutien personnel pour cette campagne, m’appelle pour se réjouir bien amicalement de cette victoire à contre-courant.

Nous devions revenir plus forts. Malheureusement, la dissolution élimine aussi une centaine de députés de mon groupe sur les 120 nouvellement élus avec moi en 1993. Nous ne sommes en effet qu’une vingtaine de rescapés sur les 120 nouveaux !

Comme il fallait s’y attendre avec un écart de seulement 150 voix, mon adversaire socialiste dépose un recours en annulation devant le Conseil Constitutionnel. Le Conseil rejettera ce recours 6 mois plus tard, mais cette attente est une période difficile, même si on est sûr de son bon droit. Et même si, "l’état de grâce" terminé, les opposants invalidés ont les meilleures chances d’être réélus plus confortablement en cas d’annulation du scrutin contesté (sauf si une inéligibilité est prononcée dans les cas les plus graves ...).
Pendant 6 mois, il faut à la fois assurer sereinement toute l’activité normale du député et se préparer à une nouvelle campagne au cas d’une annulation.
Même si j’ai toujours pensé que "la meilleure campagne est celle que l’on fait avant la campagne", en faisant à fond son travail d’élu.

Le recours fait, cependant, siéger sur un siège éjectable ! Une forme aiguë de ce qui fonde la démocratie : une délégation très provisoire de pouvoir !

Municipales 2001

Le même jour :
cantonales et municipales 2001


Début 2001, je suis "renouvelable" pour mon mandat de maire de Lamotte et pour mon mandat de conseiller général du canton de Lamotte. La loi, nouvellement applicable, prévoit qu’un parlementaire ne peut exercer par ailleurs qu’un seul autre mandat "exécutif".

Je refuse de préjuger du vote des électeurs qui pourraient tout aussi bien vouloir me garder comme maire et préférer un autre conseiller général ou vouloir l’inverse. Je suis donc candidat aux deux élections.


Des municipales apaisées

[ Texte à rédiger ]

Les dernières cantonales "traditionnelles"

[ texte à rédiger ]

Un choix difficile :
mairie ou département ?


Je me présente aux deux élections du XX mars 2001 parce que je refuse de préjuger du vote des électeurs qui pourraient, tout aussi bien, vouloir me garder comme maire et préférer un autre conseiller général, ou vouloir l’inverse ...

Les électeurs choisissent le 3e scénario : ils me réélisent, au 1er tour, comme tête de liste municipale (en général la place du futur maire ... surtout s’il est maire sortant !) et comme conseiller général.

Mon choix est très difficile, comme il semble l’avoir été pour mes électeurs !

Je choisis finalement de rester conseiller général.

 

Pourquoi ?

Si on regarde sobrement les enjeux, la comparaison des scénarios met en avant plusieurs points.

Au plan communal, le choix de rester conseiller général ne doit pas entraîner de difficulté pour transmettre le témoin à un nouveau maire. J’ai la conviction que ma commune est "sur de bons rails" avec le développement très complet conduit pendant 3 mandats depuis le référendum. J’ai la même conviction d’avoir fait ré-élire une équipe soudée, avec des élus d’expérience partagée, parmi lesquels un maire se dégagerait, "primus inter pares". J’ai une excellente équipe d’adjoints : techniquement et humainement.

Avant ces scrutins, j’espérais qu’un de mes deux jeunes et talentueux adjoints serait en situation de me succéder quand le moment serait venu : Jérôme Dreyfus et Christelle Jacquelin. Comme il est parfaitement normal à leur jeune âge, la vie professionnelle et personnelle va les éloigner de Lamotte, malgré les espoirs que nous avions. Mais, d’autres bonnes ressources étaient disponibles dans l’équipe municipale réélue.

Au plan local, mon maintien au conseil général me permet de continuer de travailler à ce titre avec les élus et la population des 7 communes du canton (Lamotte, Nouan, Vouzon, Chaumont, Yvoy, Souvigny et Chaon).

Au plan parlementaire, le choix de rester conseiller général comporte des avantages que je ne peux négliger dans la perspective d'élections législatives en 2002. En effet, ma responsabilité de vice-président du Conseil général me permet d’être aussi présent, à ce titre supplémentaire, sur un certain nombre de dossiers et d’événements dans tout le territoire de ma circonscription. C’est aussi au titre du Conseil général que je siège dans les deux syndicats que je préside : le Syndicat de la Sologne (SMADES) et le syndicat du Pays de Grande Sologne. C’est au niveau du Conseil général qu’une action peut être menée pour l’accès à la téléphonie mobile et à l’internet haut débit, questions sur lesquelles je travaille au plan national.

Au conseil municipal de Lamotte, Robert Sèvres, un de mes adjoints sortants, est élu maire, avec mon plein soutien. Je pense, comme les autres membres de l’équipe réélue avec moi, que la nouvelle municipalité a les ressources et la volonté de continuer le travail engagé.

Pour des raisons que je ne comprends pas, même avec le recul du temps, des conflits éclatent dans l’équipe. Au point de provoquer la démission d’une large partie du conseil municipal, et d’entraîner en 2003 une nouvelle élection de tout le conseil municipal de Lamotte.

Tract municipales 2001 recto
Tract municipales 2001 verso
20010311_profession_de_foi_cantonales_1.
Être réélu n'est pas un dû : merci de votre confiance
Sénatoriales 2001

Sénatoriales 2001 :

mes amis veulent

me garder 

... député !

Oui, j’ai été tenté par le Sénat au point de me présenter aux élections en septembre 2001. Je l’avoue aussi, le travail parlementaire me captive. Or, en 1997, je suis réélu député, face à une vague socialiste plaçant Lionel Jospin à Matignon. Mais je le suis avec une marge très faible : 150 voix seulement d’avance sur mon fidèle adversaire socialiste, Jeanny Lorgeoux. Deux voix en moyenne par commune ! Ça donne à penser ...

En 2001, personne ne peut prévoir ce qui se passera en 2002 aux présidentielles puis aux législatives. Si l’action du Gouvernement Jospin obtient des résultats satisfaisant pour les électeurs, il est possible que le Premier ministre sortant gagne les présidentielles, et les législatives dans la foulée. Le travail parlementaire me manquerait gravement en cas de victoire de mon adversaire socialiste.

Et il est vrai aussi que le rythme de travail au Sénat permet de s’investir plus complètement sur les sujets qui intéressent, sans la pression des urgences locales et des enjeux politiques nationaux qui pèse beaucoup plus lourdement sur les députés. Je décide donc de me présenter aux élections sénatoriales de septembre 2001.

L’horizon est plutôt encombré. Les 2 sièges de sénateurs sont occupés par Pierre Fauchon et Jacques Bimbenet qui se représentent. La présidente de l’association départementale des maires, Jacqueline Gourault, se présente pour la première fois et a toutes les chances d’être élue.

Première difficulté, la course à la suppléante : je veux une suppléante, pas un suppléant. Et qu'elle soit maire dans une commune de l’autre moitié du département, pour équilibrer géographiquement. Après avoir sollicité plusieurs femmes maires que je rencontre dans les traditionnelles visites de candidat, j’ai une très sympathique réponse positive de la maire de La Chapelle-Vendômoise, Marie Leray, convaincue aussi par son mari qu’il faut contribuer à donner leur juste place aux femmes dans la vie politique.

Deuxième difficulté : faire une longue campagne "en tête à tête" avec presque chaque électeur sénatorial, campagne qui n’a rien à voir avec celles au suffrage universel direct. Le millier d’électeurs en Loir-et-Cher est principalement constitué par des maires ou des élus municipaux désignés par leur conseil, et par une quarantaine de conseillers généraux et régionaux. Des élus que l’on arrive à réunir par petits groupes; ... mais qui préfèrent - très légitimement - recevoir dans leur mairie la visite du candidat se donnant le mal de venir prendre le pouls de leur commune dans une discussion en tête à tête. Et je crois qu’ils ont raison : ces visites sont le meilleur moyen de saisir les problèmes et les attentes des territoires que le Sénat a pour mission institutionnelle de représenter. Et ces visites permettent des conversations sans témoin, celles qui offrent le plus de chance de donner espoir au candidat sans s’engager pour un vote ... Combien de portes de sortie de mairie sont franchies par les candidats gonflés de l’espoir incertain d’avoir conquis une voix !

La campagne sénatoriale de terrain loir-et-chérien sera pourtant bouleversée par un événement d’un autre monde. Je m’en souviens comme si j’y étais : dans un grand virage en épingle à cheveux d’une route en Vendômois, j’apprends par la radio de ce 11 septembre 2001 la monstrueuse nouvelle des attentats terroristes contre les tours de New-York. Je m'arrête sur le bas coté pour concentrer toute mon attention sur l’écoute des informations et pour laisser s’apaiser mes violents sentiments d’horreur et de dégoût. J’éprouve, aussi, le sentiment que nous sommes heureux en France dans la vie paisible de nos communes rurales ; mais, en même temps le sentiment qu’aucun point de la planète n’est plus à l’abri de la folie terroriste pour laquelle la vie humaine ne vaut rien.

Troisième difficulté, la plus redoutable : les maires et d’autres élus de ma circonscription me disent, et disent autour d’eux, que je dois rester député pour que la circonscription reste de droite et du centre à l’élection législative de l’année suivante. Des excellents amis me mettent en garde très franchement : "si nous n’avons que ce moyen pour que tu sois notre candidat aux législatives, nous voterons contre toi aux sénatoriales !". Le contraire de la langue de bois ! Je dois avouer que je pensais que ce très amical "chantage" s’exercerait pour me dissuader d’être candidat, mais pas au moment du vote si je maintenais ma candidature. Je me suis trompé. Ils votent bien pour d’autres candidats et me le disent ; en même temps qu’ils m’assurent de leur engagement immédiat pour la campagne législative !

Ils avaient raison ... Le résultat est donc l’élection sans bavure (51%) de l’entrante Jacqueline Gourault au 1er tour, et la réélection assez difficile (38%) de Pierre Fauchon au second tour. Je n'obtiens pour ma part que 26%. Nous aurons deux sénateurs de talent.

J’aurais dû en tirer une conclusion simple : chaque scrutin à sa logique. Nos chers électeurs peuvent parfaitement apporter leur pleine confiance à une personne dans un scrutin, et considérer, lors d’un autre scrutin - quelque fois le même jour ! - qu’elle n’est pas la personne la plus adaptée pour une autre responsabilité ... La confiance n’est donc pas un chèque en blanc donné une fois pour toute à un élu quelles que soient les élections où il se présente. La confiance ne s’exprime que pour valider "la bonne personne à la bonne place". Une confiance en tranche, scrutin par scrutin.

Chaque scrutin a sa logique. Mais les leçons peuvent ne pas porter immédiatement ...

Les sénatoriales de 2001
Résultats des élections sénatoriales du 23 septembre 2001 dans Le Monde du 25 septembre 2001
Législatives 2002

Les législatives

des 9-16 juin 2002

Municipales 2005

Chaque scrutin

a sa logique :
la leçon

des municipales

de 2003

Comme nous l'avons vu plus haut, Robert Sèvres, un de mes adjoints sortants, est élu maire de Lamotte en 2001, avec mon plein soutien. Je pense, comme les autres membres de l’équipe réélue avec moi, que la nouvelle municipalité a les ressources et la volonté de continuer le travail engagé. Pour des raisons que je ne comprends pas, même avec le recul du temps, des conflits éclatent dans l’équipe. Au point de provoquer la démission d’une large partie du conseil municipal, et d’entraîner en 2003 une nouvelle élection de tout le conseil municipal de Lamotte.

Une partie du conseil sortant, en opposition avec Robert Sèvres, vient me demander de conduire à nouveau une liste pour mettre fin à la discorde. Je n’y suis pas favorable, car il me faudrait revenir sur le choix difficile que j’ai fait 4 ans plus tôt. Et, surtout, je considère qu’il n’y a pas de raison profonde pour que les conseillers élus avec moi en 2001 ne continuent pas de s’entendre sur le projet communal que nous avions défini, et sur le mode de fonctionnement avec décision en équipe, comme nous l’avons fait pendant plus de 18 ans.

La pression monte et nombre de Lamottois me font savoir qu’ils pensent que je suis le seul à pouvoir régler ce conflit qui menace l’avenir de la commune. Je finis par me sentir dans l’obligation morale de ne pas laisser le conflit remettre en cause nos 18 années de travail au service des Lamottois, ni hypothéquer l’avenir de notre commune. Je ne veux pas employer des formules grandiloquentes, mais j’ai un peu le sentiment de devoir "porter assistance à commune en danger". Et, encore plus, à "ma commune en danger".

L’ élection "partielle" de 2003 donne une majorité de tout juste 50%, dès le 1er tour, à la liste conduite par Robert Sèvres. Ma liste arrive en seconde position avec 35% des voix. Le message est on ne peut plus clair : je me suis mis en dehors du périmètre des affaires communales en choisissant le Conseil général en 2001; les Lamottois ont donc pris acte de mon choix et ont préféré retenir une des 2 solutions possibles dans le périmètre des affaires communales.

Chaque scrutin a sa logique. Le vote répond à la question précise: quel est le "bon élu", dans ce poste, et à ce moment ?
Les Lamottois répondent d’une certaine manière que je suis le "bon élu" à l’Assemblée nationale et au Conseil général, et que je ne peux donc l’être à la mairie.

On aurait aussi pu penser à une "usure du pouvoir" ? Mais les scrutins suivants montrent - assez agréablement ! - le contraire.
Les Lamottois, en grande majorité, votent en ma faveur aux élections législatives de 2007 (63,33%) et cantonales de 2008 (62%), votes confirmés par les législatives de 2012 (58,25%).

Je crois aussi que l’idée de la limitation du cumul des mandats fait son chemin dans l’opinion publique. La perspective de mon retour à la mairie heurtait cette nouvelle perception selon laquelle les élus ne peuvent plus "jouer" sur un clavier de mandats selon les besoins du moment. Même quand ces "besoins" ne sont pas leurs besoins personnels, mais les besoins supposés de leur territoire.

Dont acte. Les électeurs ont toujours raison.

L’absence de chef d’orchestre pour interpréter tous ensemble la même partition conduira d’ailleurs en 2008 à "faire cadeau" de la mairie à la liste socialiste de M. Beignet qui n’avait obtenu, au premier tour, que 40% des voix, alors que les 3 listes de droite et du centre en avaient totalisé 60% ! Et alors que les responsables de ces deux principales listes s’étaient engagés, chez moi entre les deux tours, à se réunir en une seule liste qui l’aurait emporté ! Mais certains conflits de personnes sont des suicides électoraux ... au détriment de la commune qui a perdu 6 ans pour son développement.

Tract municipales 2003 recto
Tract municipales 2003 verso
Tract municipales 2003 liste
Législatives 2007
Législatives 2007
P. Martin-Lalande et sa suppléante Hélène Langlais soutenus par le président de l'Assemblée Ollier
Profession de foi 2éme tour des législatives 2007
Profession de foi 2éme tour des législatives 2007
Bulletin de vote du 2nd tour des législatives 2007

Les législatives

des 10-17 juin 2007

Ancre 6

Les cantonales

des 9-16 mars 2008

2008 : la seule cantonale avec une suppléante, Chantal Meersschaut
Législatives 2012
Patrice Martin-Lalande et sa suppléante Hélène Langlais
La campagne des élections législatives 2012, avec mon mandataire financier Bernard Piécoup
Ma lettre aux Lamottois

Les législatives

des 10-17 juin 2012

Cantonales 2015

Les cantonales

de 2015


"Il faut savoir se décantonner !"

Les élections cantonales de mars 2015 font suite à la réforme qui divise par 2 le nombre des cantons d’un même département (en Loir-et-Cher, les 30 cantons sont regroupés en 15 nouveaux cantons) afin de faire élire dans chaque canton 2 conseillers "départementaux", "binôme" obligatoirement composé d’une femme et d’un homme. Ce binôme de titulaires est obligatoirement doublé d’un binôme, tout aussi mixte, de suppléants.

J’aurais très bien pu me présenter à nouveau, comme l’a fait l’autre ancien du Conseil "général", Claude Denis, élu depuis 33 ans, et réélu en 2015. Je ne doute pas du résultat dans le nouveau canton de Sologne (= l’essentiel des ex-cantons de Lamotte + Salbris) en faisant, par exemple, équipe avec Agnès Thibault, maire de Marcilly-en-Gault, conseillère générale sortante du canton de Salbris et mon excellente 1ère vice-présidente au Pays de Grande Sologne.
Mais, comme pour la députation, je crois qu’est venu le moment d’ouvrir le nouveau Conseil "départemental" à de nouvelles têtes. Mon souhait est donc simple : "À nouveau canton, nouveau conseiller départemental masculin".

Dès 2013, je prévois donc, si, comme je le souhaite et y travaille activement, Pascal Bioulac est élu maire en 2014, de me retirer à l’élection cantonale de 2015 afin d’assurer la bonne transmission de relais avec lui. Puisque j'ai décidé de ne plus être, en 2017, le député-vice-président du Conseil général représentant du canton de Lamotte, l'élection de Pascal Bioulac permettrait à la fois de maintenir la place de Lamotte au niveau du département et de renforcer sa légitimité de maire. De plus, en étant élu avec le nouveau Conseil départemental, Pascal Bioulac pourra prendre tout de suite dans l’exécutif la place que ses qualités lui valent. En arrivant 6 ans plus tard, il risquerait d’être barré par d’autres vice-présidents ayant eu la chance de pouvoir faire leurs preuves. Il y a des possibilités de renouvellement qu'il faut saisir, dans l'intérêt des territoires et des habitants que l'élu représente.

La nouvelle règle des binômes cantonaux conduit en même temps à rechercher une candidate dans la partie du canton autour de Salbris. La candidature d’Agnès Thibault n’est malheureusement pas possible dans le cadre de "l’Union pour le Loir-et-Cher" (qui regroupe tous les conseillers généraux de la majorité départementale). Elle fera équipe avec Pascal Goubert de Cauville, maire de Chaumont et président de la communauté de communes "Coeur de Sologne".


Je contacte une de mes anciennes assistantes parlementaires, Isabelle Gasselin, qui est élue maire de La Ferté-Imbault en 2014 et qui a réalisé un beau score (19%) aux précédentes cantonales en candidate dissidente. Je la rencontre dans un lieu qui destiné à préparer l’avenir : la maternité de l’hôpital de Vierzon où Isabelle doit faire un bref séjour au cours de son congé maternité ! Avec l’enthousiasme dont elle est coutumière, Isabelle accepte d’être la part féminine du binôme.


Ma suppléante cantonale depuis 2008, Chantal Meersschaut, maire de Souvigny et vice-présidente de la communauté de communes "Coeur de Sologne", accepte d’être la suppléante d’Isabelle Gasselin. La vie politique ne manque pas de couleurs : Chantal me donne son accord à l’issue d’un déjeuner associatif comme on sait encore en vivre dans nos restaurants de village ! Le quatrième co-équipier sera Olivier Pavy, le nouveau maire de Salbris qui est tenté par d’autres élections.

La campagne [[LIEN AVEC PROFESSION DE FOI BIOULAC ] est intense mais sans agressivité, les différents candidats travaillant ensemble, notamment au sein des communautés de communes et du Pays de Grande Sologne. Pascal Bioulac et Isabelle Gasselin sont élus au second tour, dans une triangulaire, avec 42 % des voix. Ils deviennent vice-présidents du nouveau Conseil départemental. Bravo !

Les cantonales de 2015
apporteront d’autres satisfactions
dans ma circonscription


A Romorantin aussi, le travail pour les municipales de 2014 paie : les deux candidats tête de la liste d’union [LIEN AVEC PROFESSION DE FOI OU DOC DE REDON] de la droite et du centre, Louis de Redon et Isabelle Hermsdorf-Bachelier, sont élus avec 52% des voix face à la sortante Tania André et aux autres candidats du sénateur-maire, Jeanny Lorgeoux.

Le canton de Selles-sur-Cher est remporté par 54% des voix par Jacques Marier et Christina Brown après une campagne d’autant plus disputée avec 6 binômes qu’elle les oppose au sortant Jean-Paul Pinon, vice-président et membre de la majorité départementale, mais en désaccord avec la plupart des maires du canton. Le canton de Saint-Aignan est conservé, dans une triangulaire, avec 40% des voix, par le conseiller sortant Philippe Sartori, en équipe avec Marie-Pierre Beau.

Dans le dernier canton de la circonscription, celui de Chambord, il est un moment envisagé que je sois candidat. L’idée est que, puisque j’avais décidé de ne pas me représenter dans mon canton d’origine, je pourrais essayer de reconquérir pour la majorité départementale un canton détenu en partie par le conseiller général socialiste Gilles Clément (l’ex-canton de Bracieux), et pour l'autre partie par un des vice-présidents sortants, Claude Beaufils (l’ex-canton de Neung-sur-Beuvron). Mon ami Claude Beaufils ne souhaitant pas se représenter, la majorité départementale me demande d’être son candidat dans ce nouveau canton où, aux législatives de 2012, je suis majoritaire par rapport à la candidate socialiste Tania André.


J’y serais allé car l'existence de la majorité du conseil départemental est en cause après le redécoupage des cantons et le retrait d’un certain nombre de sortants. Changer de canton, passer d’un canton où j’étais sur d’être réélu dans un canton incertain, n’est vraiment pas mon objectif personnel après 36 ans de Conseil général ! Mais garder la majorité et donc la présidence avec Maurice Leroy sont mes objectifs parce que je crois que c’est l’intérêt du Loir-et-Cher.

Il est vrai, aussi, que les électeurs du nouveau canton de Chambord ont déjà pu voter pour moi à de nombreuses reprises (pour peu qu’ils aient une bonne durée de vie citoyenne !) : 2 fois pour les élections régionales de 1986 et 1992, 6 fois pour les élections législatives entre 1988 et 2012 !
Ce projet s’est heurté à l’imprévu de mon état de santé ... Je dois raisonnablement renoncer à me présenter [LIEN AVEC MON COMMUNIQUÉ]. Voir l'article "Le député Patrice Martin-Lalande ne sera pas candidat aux élections cantonales"Mais je vais aider la majorité départementale à être présente dans cette élection qui est gagnable malgré l’implantation et le travail du sortant, Gilles Clément.

Je vais convaincre une double équipe de se présenter : en titulaires, Jean-Pierre Guémon (maire de La Ferté-Beauharnais, vice-président de la Communauté de communes de "La Sologne des Étangs") et Nicole Chevalier (ex-maire de Montlivault et vice-présidente de la Communauté de communes du Pays de Chambord) ; en suppléants : Evelyne Foucher (maire-adjointe de Dhuizon et vice-présidente de la Communauté de communes de "La Sologne des Étangs") et Bernard Galliot (ex-maire de Huisseau sur Cosson et vice-président de la Communauté de communes du Pays de Chambord).

Ensemble, nous ferons une campagne imaginative, active et conviviale dont je conserve de très bons souvenirs. [ LIEN AVEC DOC DE CAMPAGNE ]
Finalement, le nouveau canton est conservé, dans une triangulaire, avec 39% des voix, par le conseiller sortant du canton de Bracieux, Gilles Clément, en équipe avec Patricia Hannon, nouvelle maire de Maslives.

Au total, la majorité du Conseil départemental est consolidée et Maurice Leroy reprend la présidence, secondé par Nicolas Perruchot qui lui succédera en 2017 lorsque l’interdiction de cumul s’appliquera après la réélection de Maurice Leroy à l’Assemblée nationale.

Législatives 2017
La profession de foi du 1er tour recto
La profession de foi du 1er tour verso
La profession de foi du 2nd tour recto
La profession de foi du 2nd tour verso
Notre tract pour la vallée du Cher
Petit tract pour le second tour des législatives 2017
Le bulletin de vote des élections législatives de 2017

Élections législatives
11 et 18 juin 2017


Passer le relais
dans de

bonnes mains

Le soir de ma réélection en juin 2012, je redis à tous mes amis réunis à la salle des fêtes de Lamotte - privatisée après la clôture du dépouillement - que ce cinquième mandat sera mon dernier mandat à l’Assemblée nationale.

Savoir s’arrêter est un savoir-vivre

Pourquoi s’arrêter quand on a la santé électorale - la fidèle confiance des électeurs - et la santé physique ? Simplement, parce qu’il me semble normal de passer le relais à 69 ans, âge canonique que j’ambitionne d’atteindre en 2017 ! Normal, que, face aux défis et aux insatisfactions, la société ait besoin d’idées nouvelles et de visages nouveaux. Normal, que la relève de génération soit préparée, et si possible réussie, comme j’ai eu le bonheur de l’assurer en 1993 avec Roger Corrèze. Normal, que, sur un plan plus personnel, je veuille réserver les quelques bonnes années qui suivront la retraite au rattrapage de ce que j’ai dû sacrifier ou mettre de côté !

Contrairement à ce que certains craignaient, l’annonce de mon dernier mandat ne change pas mes relations avec mes électeurs et mes collègues élus de Loir-et-Cher. La raison est simple : je continue jusqu’au bout à assumer 100% de mes responsabilités de député, travaillant comme j’en ai l’habitude, sans rien lâcher ! Je suis ainsi le dernier député à prendre la parole dans la dernière séance de la législature en février 2017 ! Et je pose au nouveau gouvernement, le 16 juin 2017, une dernière série de questions écrites pour le sensibiliser sur : le tracé du POCL, l’instauration d’une consultation législative en ligne, les épreuves équestres des JO 2024 au Parc fédéral de Lamotte, la menace de fermeture de la centrale nucléaire de St Laurent-des-Eaux, le financement du système PAÏS organisant la permanence des soins médicaux, et la prévention et la réparation des dégâts du gel et de la grêle sur les vignobles.

L’annonce de mon dernier mandat n’est d’ailleurs pas une improvisation, un verre à la main, un soir de fête électorale ! J’ai choisi de proposer, en 2007, ma suppléance à Hélène Langlais, qui est une jeune femme vivant avec son compagnon et son jeune bébé à Bracieux, et directrice des services de la Communauté de communes de la Sologne des étangs présidée par Claude Beaufils. Hélène est devenue aussi mon assistante parlementaire fin 2007, comme Sylvaine Laurent, qui a été ma suppléante et mon assistante parlementaire de 1997 à 2007. En cas de retrait, je crois que mon remplacement est ainsi rationnellement préparé tout au long de mes mandats.
Hélène est devenue maire-adjointe de Bracieux en 2008 et déléguée à la Communauté de communes du Pays de Chambord. Malheureusement, Hélène n’aura pas les résultats que nous espérions tous pour elle, dans le combat électoral des cantonales en 2008, et dans celui de la préparation en 2012-2013 d’une liste pour les élections municipales de 2014. En 2009, le score insuffisant de la liste UMP-UDI l’empêche aussi malheureusement de faire son entrée au Conseil régional.


Le relais de confiance

Un des effets non prévus de l’annonce de mon dernier mandat est que la future vacance du siège de député est largement rendue publique. Il est vrai que cette vacance est un fait plutôt rare : je quitterai l’Assemblée dans ma 25e année de députation alors que la moyenne est de 7 ans. Et une circonscription qui peut garder ("supporter" ?) son député presque 25 ans force la considération - et plus si affinité - de tout candidat député potentiel ...

Fin 2012, je reçois un appel téléphonique de Guillaume Peltier demandant s’il peut passer me voir à l’Assemblée. Je lui réponds positivement, ayant apprécié à plusieurs reprises ses exposés sur l’état de l’opinion publique dont il est un des spécialistes français. Il est aussi un des porte-parole de Nicolas Sarkozy dans la campagne présidentielle de 2012. Il se révèle être un très bon "débatteur" dans des duels télévisés.
Sans que j’en sois surpris, Guillaume Peltier vient me faire part de son souhait d’être candidat à ma succession aux législatives de 2017. Nous avons une discussion en toute franchise : ma suppléante a vocation à être candidate en 2017 et je choisirai le moment venu de soutenir la candidature qui aura le plus de chance de conserver cette circonscription à laquelle j’aurai consacré plus de 25 ans de ma vie.

Guillaume Peltier - qui a des racines en Sologne par ses grands-parents vivant à coté de La Ferté St Aubin - s’installe avec enthousiasme et méthode dans le paysage politique local et national. Il implante sa société à Neung-sur-Beuvron sur la recommandation de Claude Beaufils. Il est avec Geoffroy Didier et sa liste "Droite forte" le gagnant, aussi net qu’inattendu, des élections internes de l’UMP en 2013. Ce qui lui donne une notoriété et une influence politique nouvelles au plan national comme au plan régional. Il réussit à gagner, avec son équipe, la mairie de Neung en 2014, moins de 2 ans après son arrivée ! Avec la présidence de la Communauté de communes de la Sologne des étangs, il réussit le lancement du Forum des entreprises et plusieurs implantations.

Au printemps 2015, il est désigné tête de liste en Loir-et-Cher pour la liste UMP-UDI-MODEM aux élections régionales de décembre en Centre-Val-de-Loire. Pour l’ensemble de la région, le socialiste François Bonneau l’emporte sur la tête de liste régionale de la droite et du centre, Philippe Vigier.
Guillaume Peltier l’emporte cependant en Loir-et-Cher et devient président du groupe d’"Union de la droite et du centre" au Conseil régional. C’est devenu incontestable aux yeux de tous : Guillaume est le candidat qui a le plus de chance de conserver la circonscription, même si les sondages de 2016 faisaient des présidentielles, puis les législatives de 2017, une promenade de santé pour tout candidat UMP !

Le drame Fillon, l’échec des présidentielles et le vent en faveur d’une majorité totalement à la main du nouveau président de la République, changent la donne. Je suis conduit à être le suppléant de Guillaume pour mobiliser le maximum d’électeurs qui m’ont durablement fait confiance, et pour manifester - jusque sur le bulletin de vote - que la relève se fait en confiance dans la continuité des choix antérieurs de la deuxième circonscription.


Être le suppléant de Guillaume

C'est une situation curieuse pour moi !

D’abord, le suppléant est en général un élu moins expérimenté que le candidat titulaire et il accepte un engagement qui peut laisser rêver de remplacer le député à l’Assemblée ! Moi, "j’ai déjà donné". Non seulement je ne rêve pas de retourner siéger à l’Assemblée, mais j’ai prévenu Guillaume que je démissionnerai le soir même du jour où cette éventualité se produirait ! Quand une page est tournée, on passe à une autre. Le bonheur ne bégaie pas.

Ensuite, c’est la première fois que je suis acteur d’une élection uninominale dont je n’ai pas à me préoccuper de la campagne ! Bien évidemment, et comme c’est dans la logique d’une complète passation de témoin, c’est Guillaume qui, seul, définit et pilote sa campagne. Nous en avons parlé au départ et nous nous téléphonons très souvent, mais juste pour valider ce qui découle de notre accord initial. Et pour le plaisir d’échanger, me souvenant du besoin de tout candidat de pouvoir se lâcher en toute confiance, au cours de campagne où il faut par ailleurs veiller à tout, et ne rien laisser déraper ...
C’est un plaisir de participer à la campagne de Guillaume ! Bien sûr, il y a la crainte du résultat final qui n’a presque jamais été aussi imprévisible dans "l’ancien monde". Mais pour celui qui a défini et piloté pour son compte une vingtaine de campagnes électorales, c’est un régal de vivre de l’intérieur, en "spectateur engagé", une campagne intelligemment conçue et rigoureusement menée par un autre. Guillaume a réuni autour de lui une excellente équipe qui a pour piliers Élodie Péan et Matthieu Spiesser. Je retrouve des sensations heureusement vécues à chaque élection avec mon équipe.


La confiance passe

Les résultats du premier tour sont bons compte tenu du naufrage électoral de tous les partis de gouvernement, à gauche comme à droite. Notre circonscription est une des 50 (sur 577 !) où le candidat LR arrive en tête : Guillaume devance le candidat LaREM, Jean-Luc Brault. Mais, pour le tour décisif, les possibilités de reports de voix et de mobilisation des abstentionnistes n’assurent rien. Il nous faut démobiliser une partie des électeurs qui sont dès le premier tour satisfaits de la majorité massive, quoiqu’il se passe dans la 2ème circonscription, dont bénéficiera le nouveau président de la République, Emmanuel Macron. Il nous faut aussi faire comprendre à un maximum d‘électeurs que, cette majorité massive étant assurée, l’objectif est au second tour d’assurer la présence d’une opposition équilibrant le fonctionnement de notre démocratie. Présence que l’élection de Guillaume est le meilleur moyen d’assurer durablement.
Je n’oublierai pas le début de la semaine d’entre les deux tours où, retranchés dans une maison isolée, nous travaillions intensément sur les textes à publier et les initiatives à prendre pour gagner le scrutin du dimanche suivant. Une ambiance mêlant la fièvre de bien comprendre ce qui va déterminer le comportement des électeurs du second tour, l'émulation créatrice pour trouver la bonne rédaction des arguments mobilisateurs, et le sentiment que tout est fragile et se jouera sur peu de chose ... que nous sommes peut-être en train d’affaiblir tout en croyant bien faire ... !

Le second tour répond à notre attente au-delà de toute espérance. Guillaume est élu magistralement avec près de 54% des voix.

Nous nous retrouvons au stade de Neung pour fêter joyeusement ce succès qui prend un relief supplémentaire dans le contexte national du raz de marée de "La République en marche". Devant nos amis militants et sympathisants et devant la presse, je suis profondément heureux de passer au cou de Guillaume mon écharpe tricolore de député et de lui exprimer publiquement mes félicitations et mes vœux pour la mission qui l’attend. Je lui donne aussi un livre qui pourra désormais lui servir : le "Manuel de survie à l’Assemblée nationale" !

Relais passé, objectif atteint. Merci à nos électeurs de leur confiance. Il n’y a plus qu’à la mériter tous les jours.

bottom of page